L’homme ici, sous une tonnelle dans un chemin perdu, sculpte avec patience des pièces qui semblent toutes des chefs d’oeuvre.
Le fini du ciseau est brillant et net, le bois ne peut résister à ces gestes qui n’hésitent pas.
C’est une émotion faite d’une vision, d’une odeur, et du son de ces outils simples. Tac-tac tac.
Son corps entier est au bois. Il danse, se cale, déplace la masse pour trouver l’angle. Tape sans force et positionne des milliers de fois sa lame.
Le bois fond lentement se laissant user jusqu’au dessin fragile et profond d’un regard, d’un front, d’une bouche...
Un Jésus en croix, dégrossis, attend dans la poussière.
Un Don Quichotte et son Sancho, encore humides de la pluie qui les a surpris, regardent au loin sans bouger.
Des corps de sirènes de dos lancent leur fesses trop parfaites vers l’ouest.
J’apprends par ce que je regarde...