31 - Un tour

Alternance de routes défoncées et de départementales sans saveur.
Passer les hauteurs désertes où l’on égraine le café avant de le faire sécher au soleil.
J’ai froid.
Redescendre rapide est impossible, le risque d’accident est réel.
Je croise des dizaines de ces toits qui me fascinent : la courbe du dos, position du cobra.
Le lac, vu d’en haut, réceptacle géant de lumières inégalables.
Couleur argent cadrée de vert végétal-tropical.
Ambiance...
Après la re-descente des flancs du volcan, la chaleur vient me rassurer.
A la pause : écrevisses directes sorties du lac Toba et riz blanc. Parfait.
Plusieurs kilomètres de chemins terreux, de regards sympathiques et de "hello mister !".
Trois gamins d’à peine dix ans me doublent sur une moto. En riant.
Des buffles lymphatiques mangent sans fin.
Un adolescent à casquette et doudoune assis en tailleur dans sa barque, rame d’un geste connaisseur qui le vieillit. Glissé silencieux de la coquille de bois gonflée de poissons qui frétillent.
Je finis mon tour dans les allées usées de Tomok. Sensations d’Afrique.
Point de convergence des billets, des corps et des engins. Marché.
Deux touristes cramés me sourient, genre rassurés d’en voir un autre.
Les vendeuses m’interpellent sans y croire. C’est dans le regard que ça se joue.
Poissons séchés, coiffeur au coupe choux, paillote muslim, une église, odeur intenable de plastique et de feuilles qui se consument, tas de durians, la poissonnière vend du poulet et des poissons rouges...
Ici, les odeurs ont des couleurs.

Prochaine étape : Jakarta. La capitale.