29 - Batak

Sumatra nord.

Le voyage fut un périple.
Ça commence par un petit vol avec Asia Airline, spécialiste dans la disparition d’avion.
Puis le bus.
Cinq heures à base de Klaxon-crève-tympans, de dépassements limites, d’arrêts improbables dans des virages déserts ou des marchés bondés, de cigarettes au cloud de girofle, chemise moite, poussière dans le nez, musique trop forte en boucle : les Gipsys Kings ! Souvenirs fatigués de barman adolescent dans les murs UNESCO de la cité de Carcassonne, où les gitans à guitares ratissent les tables coiffées de mauvaises pizzas à touristes : jobi joba, internationale touristique.
Arrivé de nuit à Parapat. Embarcadère en forme de ville qui vous catapulte en 30 minutes dans un bateau vide, sur les berges délicates de l’île de Samosir.
Une île sur une île...
Tuktuk, village de pécheurs, de sculpteurs...
Me voici donc en pays Batak. Chez les Toba.
Ils côtoient ce lac depuis la nuit des temps, ce lac volcanique le plus grand du monde !
Ils sont protestants, mais bien sur pas depuis la nuit des temps, nous autres, mâles blancs sommes passés par là. Fallait conquérir : discours phallique !
Les maisons de style Batak sont très impressionnantes pour moi.
Façade, lignes courbes, sur pilotis...
Un entre deux temple/maison et ferme/caveau.

Rencontres de plusieurs sculpteurs, musiques traditionnelles, danses...
Mais rien, pour moi seul, ne vaut les façades, les architectures...
Le soin symbolique apporté à l’espace du quotidien, du sommeil, de la famille...
Ce soin, cette organisation, devient sémiotique... le bois est partout, les toits de rouille colorés, le haut et le bas combinés en une secrète mise en scène...

La vie s’écoule, ici, paisible, sans heurts, à l’infini.
Au bord de l’ennui.
Fétichisme pépére.
Trop loin du masque ?

Y a pas mieux pour écrire...